Face à l’immensité
Je me suis coupé du monde
Je me suis coupé du monde
Réalisation et podcast: Anne Zimmer Photo: Muriel Larie
“Tisser du lien” est une création collective qui va de la rencontre entre des inconnus à un partage d’histoires. Financée par La Collectivité de Corse et porté par la Plateforme d’exploration du geste.
Avec: Adrien, Catherine, Christelle, Claire-Anne, Danielle, Félicia, Filippa, Françoise, Marie-Antoinette, Marie-Carmen, Marie Pierre, Monique, Rachel, Sanaa.
Le projet: Nous proposons de donner la parole aux personnes qui sont, ou ont été, confrontées d’une manière ou d’une autre à une situation d’isolement dans l’extrême sud Corse et d’entendre en échos l’impact de ces difficultés sur les professionnels de l’action sociale.
C’est par la thématique du corps que nous explorons les questions d’isolement et de lien, un corps porteur d’histoires et encré sur un territoire. Avec l’élaboration de cette exposition, nous proposons au spectateur de voir et d’entendre des personnes qui se questionnent sur la relation à l’autre et le mouvement. Leur corps se répondent et trouvent parfois des dynamiques communes vers le partage et le lien social.
Ces corps tout d’abord isolés dans leur contexte professionnel ou personnel, se cherchent et créent des liens à travers des regards, des mains qui se touchent, un pas de danse qui s’amorce.
Des photos sonores pour construire une narration. Des voix pour construire une pensée.
Alors la joie je peux en parler parce que…”
“En fait on accompagne le mouvement toujours dans cet accordage là. Moi j’aime bien ce mot accordage parce que du coup c’est plus facile de travailler avec des bébés quand on sait ce qu’ils ont à nous dire…”
“Tout comme mes collègues, elles l’envoient, il y en a certaines qui l’envoient bouler, d’autres qui vont vite aller, moi même je faisais partie de celles qui allaient comme ça, maintenant non, je veux dire, lui même il est en retard…”
“Souvent j’oublie d’être libre. J’ai ça chez moi, en fait il y a une petite affiche, j’ai ça, je le vois tous les jours. C’est vrai qu’on se met des exigences, des tensions et aussi mentalement. Et en même temps on en a besoin, enfin, on est obligé à des moments de se contraindre.”
“Oh c’est excellent pour moi, c’est une victoire vis à vis de mon accident, là je tire la langue à celui qui m’a fait avoir l’accident ! A moi en partie puisqu’on sait que les accidents sont dus à tout un tas de chose…”
“Quand on sort de l’hôpital on vous dit, ben, vous pouvez rentrer chez vous, vous êtes guéris. Et guéris, je marchais pas encore quand j’étais guéris. Donc bon c’est un peu compliqué de rentrer chez soi, de retourner dans la vie active en ne pouvant pas marcher…”
Nous poursuivons notre aventure à travers le corps.
“Sans pouvoir arrêter ce flot de larmes, c’est comme si un barrage avait explosé. Comme si quelque chose dans mon corps s’était ouvert et je laissais aller totalement mes émotions sans pouvoir les arrêter, sans avoir aucune prise dessus…”
Un témoignage sensible qui nous raconte comment l’art et notamment la peinture participent au travail d’acceptation de son propre corps. “Avec un autre regard, un regard bienveillant. Et cette question aussi d’avoir été, avec qui je suis, ma matière, utile à quelqu’un, et l’avoir fait aussi progresser dans son art. En tous cas, ça m’a questionné sur le regard que je portais sur mon corps.”